Download E-books De ma terre à la Terre PDF

En 2012, bien après mon passage, les Zo’és ont disparu. Ils ont quitté leurs villages, hormis les vieux qui ne pouvaient plus marcher. Ils ont parcouru 300 kilomètres dans los angeles forêt pour aller voir une ville et visiter ce monde dont ils avaient entendu parler à travers les religieux et quelques Blancs qui, comme moi, les approchent parfois. J’ai appris qu’ils sont finalement revenus chez eux. Cette fois, personne n’a décidé pour eux : ils ont tout simplement préféré reprendre leur mode de vie. Ce peuple m’a enchanté par sa douceur. Il ne connaît pas los angeles violence, aucune bagarre. Encore plus surprenant, il forget about le mensonge. Je ne sais pas qui l’a inventé, quelle civilisation, mais les Zo’és ne mentent pas. Quand il y a un malentendu, les deux adversaires montent sur un tronc d’arbre. Chacun se position d’un côté et l. a. communauté se poste derrière lui. Chacun à son travel divulge les motifs du différend. Quand l’un avance un argument, aussitôt quelqu’un dans l’assistance rectifie ou nuance ; l’autre répond, et ainsi de suite. C’est presque un exorcisme. En tout cas, le malentendu se termine dans los angeles concorde et donne l’occasion d’une fête de réconciliation. Dans cette tribu, le � non » n’existe pas, l. a. répression non plus. Je l’ai compris à mes dépens un jour où je photographiais un groupe de femmes et de gosses, dont un gamin qui n’arrêtait pas de chahuter. À un second, excédé, j’ai prié Ana Suely de demander à los angeles mère de calmer le petit. Elle a discuté avec l. a. mère, puis, gênée, m’a expliqué : � Sebastião, ils ne connaissent pas los angeles réprimande, ils ne savent pas dire non. » Toutes ces personnes qui vivent nues, comme à l’aube de l’humanité, avaient parfaitement sense of right and wrong de ce qu’est un appareil picture. Elles posaient devant l’objectif et étaient fières de se sentir, à travers mon travail, regardées et considérées. Elles connaissent leur snapshot, vehicle elles voient leur reflet dans l’eau. Et puis, quand les évangélistes ont été chassés de l. a. tribu, les femmes zo’és ont convaincu los angeles Funai de leur laisser un objet que ces Occidentaux leur avaient fait découvrir et dont elles ne voulaient plus se passer : le miroir. Pour le reste, ils n’ont rien à envier à notre monde. Ils disposent d’une pharmacopée : ils connaissent les antibiotiques, les anti-inflammatoires. Nous avons industrialisé les processus et avons mis au aspect des produits de synthèse, mais ils maîtrisent tous les principes de base. Les lois de l. a. balistique n’ont pas non plus de mystery pour eux. Ils fixent différemment les plumes sur leur flèche selon qu’ils souhaitent l’envoyer au loin ou bien sur une cible précise. Nous avons mathématisé ces pratiques, mais elles relèvent de los angeles même connaissance. Ils sont polygames pour les deux sexes. Grâce à un système de lignage très précis, ils évitent néanmoins l. a. consanguinité. Bref, ils détiennent une technological know-how et ont élaboré un système social. Ils n’invoquent aucun dieu, ne se réfèrent à aucun principe transcendant et ne pratiquent aucune faith, mais ils exécutent des rites et sont riches de sagesse.