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Ils s’étaient rencontrés en chemin. Le propriétaire de l’âne était bien colporteur, mais son compagnon était troubadour. Ne possédant que son psaltérion et l’eau de sa gourde, il allait de château en château tirer de l’ennui les seigneurs oisifs. Surpris de voir les pèlerins venir de cette course, ils voulurent savoir d’où ils sortaient. Montreau raconta le rocher éboulé, le sentier dans l. a. montagne, le plateau et los angeles capitelle, mais il ne dit mot de Salvetat, et personne n’en parla. Le colporteur, qui connaissait le plateau de longue date, ne s’expliquait pas pourquoi ils avaient mis autant de temps à le franchir : il n’était pas si vaste. Il devait y avoir quelque diablerie là-dessous, suggéra-t-il avec un air de les soupçonner de crimes inavouables. Cette pâture était inutilisée depuis longtemps : elle était trop maigre. Sans doute les esprits mauvais avaient-ils pris ownership du lieu puisqu’il était abandonné des hommes. Il sembla soulagé de pouvoir leur dire qu’ils ne se fréquenteraient pas longtemps : leur yet était à une demi-journée de marche. l. a. joie de l’apprendre donna aux pèlerins l’illusion que l. a. faim et los angeles soif étaient moins aiguës, mais cela ne dura pas, et le reste du chemin fut très dur pour les corps épuisés de famine et les pieds ensanglantés. CHAPITRE X Sise au pied d’un amoncellement rocheux, l’abbaye de Valmagne, surgie dans le couchant, apparut comme un miracle. D’obédience cistercienne, elle affichait sa vocation agricole. Les abords n’étaient que vignes, oliviers et champs de seigle, et cette évidente prospérité, gage de bons repas à venir, permettrait d’oublier les terreurs et los angeles faim. À reason de leur état de faiblesse, les jacquaires avaient mis plus de temps que prévu pour y parvenir. los angeles viewpoint d’une deuxième nuit dans los angeles nature, qui effrayait tout le monde, les avait incités à aller jusqu’à l. a. limite de leurs forces. l. a. pressure ne se relâcha que lorsqu’ils eurent franchi les portes, ce qu’ils firent juste avant l. a. fermeture pour los angeles nuit. Les voyageurs reçurent l’accueil habituel : les convers s’empressèrent de les nourrir, de leur désigner les dortoirs, de leur attribuer des paillasses et de soigner les blessés. Mais les arrivants ne pouvaient cacher longtemps leurs mésaventures. L’évidente déshydratation, l. a. façon dont ils se jetèrent sur leurs écuelles, les pieds exagérément meurtris, tout chez ces gens disait l. a. détresse, l’inquiétude et le malheur. Les moines commis à leurs soins posèrent des questions, auxquelles ils obtinrent des réponses fragmentaires mais suffisantes pour que, dans l’heure qui suivit leur arrivée, tout le couvent bourdonne de curiosité : du tourier à l’apothicaire, des scribes au cellérier, les jacquaires les virent tous arriver, avides de précisions sur le mort et le loup-garou. Pendant ce temps, frère Augustin relatait toute l’affaire au supérieur du couvent, un homme de haute taille, jeune encore, qui marchait à grandes enjambées dans le déambulatoire du cloître où il avait entraîné les dominicains. Il avait moveé l. a. journée à vérifier des comptes avec le prévôt et il lui fallait se dégourdir les jambes.